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Leurs interviews dans Nice-Matin et L'Equipe
L'entraîneur, Guy Lacombe, et son attaquant, Eidur Gudjohnsen, reviennent sur le début de saison de l'AS Monaco dans la presse.
Tout d'abord dans L'Equipe, l'islandais déclare qu'«Évidemment, j'aurais préféré arriver et claquer 10 buts pour de mes trois premiers matches. Je sais que je dois améliorer mes performances. La L1, c'est très différent de ce que je croyais. C'est particulièrement tactique et physique, avec des équipes bien ordonnées et qui jouent beaucoup en contre. Je ne suis pas totalement surpris, mais je viens d'une équipe qui avait le ballon 70% du temps. C'est à moi de m'adapter aussi vite que
possible. Je ne m'en fais pas pour ça. Mais pour l'instant, ce n'est pas évident. Je prends mes marques dans une équipe qui elle-même prend un nouveau départ. Quand je serai à 100% et pleinement intégré, je serai beaucoup plus utile pour l'équipe. Mais je ne peux pas dire quand exactement.»
Gudjohnsen doit déjà retrouver le rythme de la compétition. «J'ai vraiment peu joué en fin de saison passée. Et j'étais dans l'incertitude, j'avais l'esprit un peu ailleurs cet été, quand je me suis préparé avec le Barça. Mais plus le temps passe, plus je gagne en vélocité.»
Pour finir, il revient sur la communication avec ses partenaires et le coach. «Je communique en français avec le coach. Mais si je veux m'exprimer, là, souvent, je n'ai pas de vocabulaire. Je comprends quand on me parle doucement, mais en match, on n'a guère le temps de s'asseoir et de s'expliquer tranquillement. »
Dans Nice-Matin, interrogé par les lecteurs, l'entraîneur revient sans langue de bois sur certains choix.
Pourquoi certains jeunes (Mollo, Pino et N'Koulou) ne jouent pas ?
Juan Pablo Pino joue beaucoup plus pour lui que pour l'équipe. Si l'équipe en profite, tant mieux. Disons qu'il est jeune, la vie facile, pas toujours très constant. Il a une vie particulière.
Il y a un petit problème avec Yohan Mollo. Il sort d'une bonne saison. Quatre passes décisives et deux buts. En fin de saison, il a réclamé des choses. Il s'est un peu heurté à la direction. Tout le monde a fait des efforts et lui s'est bloqué. A partir de juin, il n'était plus dans l'optique de progression. Et il a perdu deux mois. Là, il est revenu à des intentions plus nobles, je suis persuadé qu'il ne va pas tarder.
Nicolas N'Koulou, c'est un joueur talentueux. Dans la préparation, il a démontré certaines qualités comme milieu. Et en défense, il y a deux autres joueurs très complémentaires, Cédric Mongongu et Sébastien Puygrenier. Mais on le voit, à Nice, il a été très important. Il faut se dire que c'est fini une équipe à 11. C'est un groupe de 18 joueurs qui gagne. 11 joueurs, c'est fini. Mais vous verrez, Nicolas est un de ceux qui montre le plus d'envie à l'entraînement et on le verra sur le terrain.
Quel est l'héritage de l'époque Ricardo ?
D'abord, il faut lui rendre hommage, parce que ce n'était pas facile. Quand je suis arrivé, on m'a donné un état des lieux, il a été d'une franchise et d'une honnêteté incroyables. Je sais qu'il a bonifié certains joueurs. Après, je n'ai pas à juger ce qui a été fait avant, c'était une situation différente, je n'étais pas là.
Le début de saison
On fait deux bons matches contre Paris, où ça tourne en notre faveur, et à Nice contre qui on embraye bien. Ensuite, il y a ce match contre Saint-Etienne, où l'on retombe dans nos travers. Il va falloir toujours remettre de l'huile dans le moteur, leur expliquer qu'il faut jouer ensemble, bref des choses basiques, mais c'est comme ça. On en est là en ce moment. A Rennes, c'était le même problème. On a quand même réussi à construire quelque chose de sympa et j'espère aussi le faire ici.
Les ambitions
Si les joueurs prennent conscience qu'ils peuvent faire quelque chose ensemble, qu'ils ont un projet commun, ils peuvent arriver à quelque chose. Mais ça, ça se passe dans le vestiaire, entre eux. De là à vous dire ce que l'on va faire, je ne sais pas. Je n'ai pas de boule de cristal.
Eidur Gudjohnsen ?
Il a peu joué ces deux dernières années, la préparation n'a pas été énorme. Après, il y a la connaissance du championnat et de ses coéquipiers. Sa personnalité et son rendement sont énormément liés aux autres. Parce que c'est un joueur d'équipe. Ce n'est pas Pino, c'est sûr. On l'a recruté pour ça. Il doit être une courroie de transmission entre le milieu, l'attaque. Il faut aussi lui laisser du temps.
Pensez-vous pouvoir rééditer un jour l'exploit en Ligue des Champions en 2004 ?
Là, je vais vous dire, on en est à des années lumière. Je me souviens, lorsque j'entraînais Cannes, on était venu à Monaco en 1997 et c'est Anderson qui avait marqué le but de la victoire. Son salaire était supérieur à celui de toute mon équipe réunie ! Il y avait un potentiel et une force à l'ASM à cette époque. Monaco était champion en 2000, il y avait un groupe puissant. Didier Deschamps a certes fait du bon travail, mais il a hérité de ça. Aujourd'hui, ça fait quatre ans que c'est différent. Il faut restructurer, faire en sorte que Monaco progresse chaque année. Je ne peux pas vous promettre quoi que ce soit.
Votre avis sur les supporters monégasques...
J'ai bien aimé votre réaction, vous avez été positifs à ma venue. Vous avez tous pris conscience qu'on bossait. (...) La différence entre le foot pro et amateur, c'est que l'amateur joue pour ses copains et son club, le professionnel pour un public et ses supporters. Il doit donner le meilleur de lui-même.
On a l'impression que vous ne vouliez pas gagner le match de Coupe de la Ligue à Nancy...
Il ne faut pas dire ça. Notre objectif, c'est de gagner tous les matches. J'ai gardé quelques joueurs cadres et pour le reste, j'ai fait tourner. Mais regardez : si tous les jours vous dites aux jeunes à l'entraînement « C'est bien ce que tu fais » et que vous ne le faites jamais jouer... Je pense qu'ils pouvaient gagner. Et honnêtement, j'ai été déçu.
Quelle est la part d'un entraîneur ?
Avec des joueurs moyens, on ne gagne pas une finale de Ligue des Champions, faut pas rêver ! Mais je ne dis pas que mon groupe est composé de joueurs moyens. Peut-être qu'il y a de futurs vedettes dans mon équipe. Que Zidane allait devenir le meilleur joueur du monde, je ne le savais pas !
Les joueurs ?
Ils sont comme des gosses ! On leur dit touche pas au feu, tu vas te brûler. Dès qu'on tourne le dos, ils touchent. Comme face à Saint-Etienne, on s'est brûlé. On va essayer d'avancer comme ça. Mais ils en sont conscients.
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